Commentaires 0-1 Bernard BLIER


Cycle Bernard BLIER (acteur)

Voir beaucoup de films implique d’en mettre certains au rebut… susceptibles de plaire à d’autres :

  • Grisou (1938)

    Une comédie sentimentale intéressante seulement pour sa description d’un milieu social qui a disparu (les mineurs) et la prestation de Madeleine Robinson.

  • Hôtel du Nord (1938)

    Toute l’histoire du jeune couple qui veut se suicider ne tient pas et plombe le rôle réussi de Louis Jouvet. Elle est prétexte à de longs discours, celui des amants, celui de la police et ceux d’autres personnages. L’atmosphère de cet Hôtel du Nord est bien artificiel sauf la scène avec Bernard Blier [56’54]. La prétention de dépeindre le petit peuple de Paris de 1936 est ratée car beaucoup trop bavarde [1h31].

  • Quai des orfèvres (1947)

    La photographie exagérément contrastée de Armand Thirard, la musique extradiégétique trop envahissante et l’arrêt sur le nom de la propriété [26’11] annoncent un polar filandreux. Comme on connaît la fin dès le début, la suite s’éternise et finit en pipi de chat [1h39]. Il reste le jeu de Louis Jouvet et Bernard Blier qui sauve à peine cette comédie policière.

  • Je l’ai été trois fois (1952)

    Tous les films de Sacha Guitry se ressemblent car il ne parle que de lui.

  • Avant le déluge (1954)

    Le carton d’avertissement n’inaugure rien de bon. André Cayatte a plus encore raté sa carrière de réalisateur que celle d’avocat. J’abandonne rapidement ce pénible exercice verbeux [17’00].

  • Le dossier noir (1955)

    La photographie de Jean Bourgoin ne sauve pas le mauvais plaidoyer de l’avocat André Cayatte, égaré dans le cinéma, que j’abandonne après le sermon au cimetière.

  • Les hussards (1955)

    Cette comédie participe au mythe de Napoléon et de l’Empire, des références pour les républicains catho-laïques. Je suis prêt à abandonner dès qu’apparaît Bourvil [04’50] et je le fais quand apparaît Louis de Funès [16’24]. Bernard Blier entame sa carrière commerciale aux côtés des comiques de l’époque.

  • L’homme à l’imperméable (1957)

    Dès qu’apparaît Fernandel, on sait que cette comédie policière sera stupide [02’14]. Une avance rapide le confirme
    • James Hadley CHASE, Tiger by The Tail, 1954 [Texte en ligne].

  • Archimède le clochard (1958)

    Cette comédie serait sympathique si Jean Gabin ne faisait pas son numéro habituel.
    Un détail intéressant de la propagande médiatique : Archimède insulte l’armée [20’04] mais se retrouve en couverture de Paris France comme symbole patriotique [1h14].

  • Le joueur (1958)

    Cette adaptation en costumes est totalement inconsistante.
    • Fiodor DOSTOÏEVSKI, Le joueur, 1866 [Texte en ligne].

  • Les misérables (1958) (2 épisodes)

    La voix-off reprend des passages du roman en expliquant ce que les images ne peuvent montrer. Ce procédé permet aussi de rester très fidèle au récit original et comble en partie ña platitude de la mise en scène.
    Les misérables, une 42ème adaptation inutile, Monde en Question.

  • Les petits matins (1962)

    Il s’agit d’un road movie construit comme une série de sketches très inégaux de personnages masculins tournant plus ou moins autour d’Agathe Aëms, qui profite de chacun d’eux pour faire un bout de chemin de la Belgique à la Côte d’Azur. Le pire personnage est joué par Robert Hossein [56’27] et le meilleur par Bernard Blier [1h07]. Elle s’amourache de Jean-Claude Brialy – ce qui gâche tout.

  • Les tontons flingueurs (1963)

    Ce film cul-te commence par un dialogue raciste contre les Mexicains, spécialité de Michel Audiard : « J’ai eu souvent peur de clamser là-bas au milieu des macaques » [04’32]. Le racisme est si prégnant en France que personne ne le remarque ! Le reste est terriblement bavard – le pire défaut au cinéma – et donc terriblement ennuyeux. Tous les acteurs sont inconsistants excepté Bernard Blier, mais il ne sauve pas le film.

  • Cent mille dollars au soleil (1964)

    Bernard Blier est quasi un figurant dans ce films taillé pour Lino Ventura dans le rôle de Hervé Marec,la brute sympathique, et Jean-Paul Belmond0 dans celui de Rocco, le voyou peu sympathique. La première scène illustre le discours colonialiste de la France en Afrique célébré par Michel Audiard dans les mêmes termes que Jules Ferry : « les races supérieures ont le devoir de civiliser les races inférieures ». Ainsi, Lino Ventura est prêt à écraser ces arabes qui sont des êtres inférieurs [03’50], [39’04] et il en massacre deux histoire de prouver qui est le maître [44’34]. Le mécano, qui a une gueule d’arabe, est viré du camion pour laisser la place à John Steiner, qui a une gueule de SS [31’48]. La femme qui accompagne Rocco est un objet sexuel juste bonne à attendre le mâle [34’16] car selon Audiard « les femmes sont des salopes » [51’02]. J’abandonne ici ce films raciste, misogyne, enfin terriblement français.
    • Les routiers dans les films français une image en mutation ?, Revue d’histoire des chemins de fer, 2007.

  • Les barbouzes (1964)

    Le carton post-générique annonce une comédie dans le style propagande contre l’URSS et la Chine avec naturellement Michel Audiard pour le scénario et Georges Lautner pour la réalisation !

  • Quand passent les faisans (1965)

    Le duo Jean Lefebvre et Bernard Blier commence bien, mais s’essouffle quand Paul Meurisse entre en scène [27’15]. Michel Audiard insère ses réflexion habituelle : « C’est l’âge du snack-bar, le nivellement par le bas… le socialisme » [44’22].

  • Si j’étais un espion (1967)

    Je m’attendais au pire du premier film de Blier fils dans lequel joue Blier père. Le scénario est peu crédible et ne tient pas sur la durée. Il reste le jeu de Bernard Blier, mais ili ne sauve pas celui désastreux de Patricia Scott. Et puis tout dérape à partir l’accident de voiture [1h12]. Bertrand Blier nous mène en bateau tout simplement…

  • Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages (1968)

    Cette réplique est typique de Michel Audiard, anarchiste d’extrême droite (pléonasme ?) : J’pourrais pas vivre aux Indes. J’dis les Indes comme j’dirais la Chine. La même misère tout ça. J’suis qu’un jour aux Indes, ils mangeront les touristes. Comme ça sans méchanceté. Pareil en Chine. Vous verrez qu’ils ne boufferont pas toujours que du riz en Chine [03’37]. Il enchaîne sur faux micro trottoir en faveur naturellement de la peine de mort [08’42]. Inutile de perdre son temps…

  • Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause! (1970)

    Le dialoguiste persiste à réaliser à mettre en scène ses fantasmes qui tournent en rond.
    Le « dressage » n’est pas une spécialité de la dictature chinoise comme le rabâche la propagande, ce fut aussi l’idéologie des chrétiens sociaux [05’24] même si, selon Michel Audiard, le prêtre est un travesti qui court après les enfants.

  • Trop belle pour toi (1989)

    Avec des dialogues du genre « Imaginez une femme, qui aurait perpétuellement envie d’être encore plus une femme » Bertand Blier s’égare [02’30]. La suite est pire encore car terriblement bavarde – le pire défaut au cinéma – et donc terriblement ennuyeuse.

  • Les tontons flingueurs (2010) (Un film et son époque)

    Bertrand Blier, fils de Bernard Blier, dit que les dialogues sont la gloire du cinéma français [04’52]. J’ajoute… hélas. Surtout que tout le monde fait l’éloge des dialogues de Michel Audiard, mais personne ne remarque ses répliques racistes !

  • Bernard Blier, double face (2018)

    Le dispositif de la série (psychanalyse sauvage du café du commerce) plombe cette biographie.

02/12/2021
Serge LEFORT
Passeur de liens et rédacteur de Monde en Question

Lire aussi :
Dossier Bernard BLIER (avec liens de tous les films), Monde en Question.
Articles Cinéma asiatique, Chine en Question.
Articles Cinéma occidental, Monde en Question.
Index Cinéma (Tous les dossiers), Monde en Question.
Veille informationnelle Cinéma, Monde en Question.

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